INSULTES MADE IN CHEZ NOUS...

Outre le fameux « mange tes morts » nos insultes vous l'aurez compris, n'ont rien en commun avec celles des visages pâles. Traduit en langue française par de petits véreux nouvelle génération qui, je le rappelle, ne savent pas parler le romanès au profit d'un Français peu probable, nos insultes n'ont pas d'impact (ou si peu) sur les gadjé. Bref, soit elles font rire, soit elles sonnent très salace. C'est comme l'humour, traduit d'une langue à une autre, on reste bouche bée en attendant la chute ! Nos insultes intègrent aussi les parties intimes de notre corps et tout ce qui en découle. Ce n'est pas très joyeux... Pour nous du moins. Cela est très mal perçu et peut conduire à des actes regrettables. Parallèlement, selon les moments, nous nommons aussi les parties intimes et autres, par affection. Dans le film Latcho droum, une scène montre deux hommes qui se rejoignent. Ils se serrent dans les bras et l'un dit à l'autre," Rho to rate" ce qui, traduit dans la langue de Molière donne : " je mange ton sang" (voleurs de poules et buveurs de sang ! Tiens, voilà du boudin...). il lui marque ainsi tout son respect et toute sa joie de le retrouver. C'est comme lorsque vous dites : "je t'adore, je suis heureux de te voir" !

Là, nous sommes en pleine canicule et cette semaine, nous avons reçu une connaissance. En cours de discussion, ma fille a laissé entendre qu'elle serait prête à tenter le naturisme sur une plage. Je rejoins alors son avis avec, cependant, quelques bémols, mais, dit-elle, il suffirait de ne pas faire attention. En fait, nous craignons notre réaction face à la vulgarité, positions, exagérations, manque d'hygiène… Naturellement, les textiles (dans leur jargon), n'en sont pas exemptés, mais ça amortis légèrement. Bain de minuit expérimenté, je conçois que la nudité est alors une bénédiction. Mais en dehors de l'eau, en pleine journée ? Nous ne pouvons-nous empêcher d'y voir certains côtés pervers. La connaissance, mécontente, car adepte du tombé de vêtements, a réagi électriquement au mot «Pervers". En la voyant s'exciter pour si peu, j'ai décidé de ne pas chercher plus que ça à lui expliquer le pourquoi de mon point de vue et son départ allait presque me soulager. C'était sans compter sur ma progéniture qui lui a expliqué avec une grande clarté, les raisons de notre appréhension.

On en revient à nos insultes et l'histoire qui les entoure. Nous sommes à l'aise avec notre propre nudité, celle de nos maris, de nos femmes, de nos petits copains et copines, de nos enfants, mais pas avec celle des autres non choisie. Nous insultons l'ennemie avec nos parties intimes, et c'est déshonorant parce que justement, c'est intime. Pas parce qu'on les considère comme étant quelque chose de sale ou d'interdit. Croyez-moi, il n'y a rien d'interdit chez les tziganes de ce côté-là. Nous n'avons donc rien contre la nudité en elle-même, elle est drôlement pratique parfois. Exhiber son sexe dans toute sa splendeur est très mal perçu. Dans nos mœurs, il n'est pas naturel de montrer aux gens ce par quoi, on pratique l'acte sexuel, et besoins en tout genre. Nous estimons notre corps, il n'est pas question de le dévaloriser en le dévoilant intégralement dans ces conditions. Ces mœurs-là sont ancrées dans notre histoire et ne nuisent à personnes puisqu'on ne les impose pas. Ceux qui ne peuvent l'entendre, ne peuvent exiger de nous plus d'ouverture (très révélateur).

Personnellement, je ne conçois pas le naturisme comme un retour à la nature dans notre société moderne. Sinon les naturistes seraient nus toute l'année. Ils seraient dotés d'une pilosité légèrement plus fournie, (enfin, certains individus naturistes ou non, sont encore bien équipés de ce côté-là), ça aide dans une vague de froid. Sinon, gare aux conséquences du gèle messieurs. Ils seraient cueilleurs et chasseurs et se déplaceraient à pied ou assis sur un âne éventuellement. Neandertal utilisait déjà des peaux pour se protéger du froid, et homo sapiens, l'ancêtre de Christian Dior, les assemblait. C'est bien en se protégeant du grand froid qu'ils ont pu se déplacer.

Quelle plaisir éprouve-t-on à s'activer nu, seins, pénis et bedaine se balançant ? Car oui, après avoir vu un reportage sur le naturisme, hormis les floutages sur les parties intimes des deux septuagénaires jouant aux boules, si, je vous assure, monsieur exposait un abdomen de fin de grossesse, tandis que les seins de madame chatouillaient son nombril tout aussi flasque. Non que seules les personnes au physique avantageux pourraient se le permettre, je parle ici de l'attraction terrestre. Ce doit être pesant, non ?

Tout de même, vicieuse, je cherchais le bellâtre et la sirène. Non non non, il n'y en avait pas. Quelques jeunes adultes, mais pas très jolis non-plus. Bon sang, je viens d'avoir une révélation : il ne suffit donc pas d'être jeune pour être beau !
Oui, oui, je sais, ce n'est pas bien de dire ça, on naît comme on est après tout, je suis moi-même la reine des complexes, et rien ne nous oblige à regarder... Oui, mais non, on a des yeux, la plupart du temps, je l'espère, et dans lesquels Adam assure Eve l'y regarder. Va dire ça a un enfant à qui il n'a pas été demandé s'il voulait ou non avoir à hauteur de son visage un boyau qui gesticule, dont la qualité des bulbes de ses poils n'assure pas forcément le maintien et qui en se désolidarisant viennent se coller à son esquimau ! Qui nous assure que ces personnes, au seul prétexte de leur nudité soient soucieuses de passer par la case douche et de se laver les mains régulièrement ? Auront-elles l'amabilité de nous prévenir après avoir trituré, euh...Leurs aisselles ? De ne pas nous mettre en lien avec leurs secrétions biologiques intimes, bien souvent pleines d'agents infectieux ? Certes, nos vêtements ne nous protègent pas de toutes les infections, et lorsque on dit bonjour en serrant la main d'une personne, on ne sait pas ce qu'elle en a fait avant. Mais il y a sans doute moins de risques avec une frontière vestimentaire.

Les naturistes se promènent avec une serviette qu'ils vont intercaler entre leur fesse et l'assise pour assurer l'hygiène... Ok, ok, question non anecdotique : est ce qu'ils s'assurent de la poser toujours du même côté ? Il y a un repère dessus ?

Dans l'émission « Les dossiers de "Vis Ma, vis » sur la chaîne NRJ12, l'humoriste Jarry s'est immiscé dans le quotidien d'un naturiste (genre le septuagénaire plus haut). Armé de sa petite serviette, ce dernier invite Jarry au restaurant. Remarques de ce dernier à l'encontre du naturiste qui se défendait entre deux, sans conviction

"- Tout le monde n'a pas une hygiène irréprochable. Mets-toi debout, tu vois bien que tu peux la poser sur la table. 

 - Je n'en ai pas l'intention, si c'est hygiénique, je me suis lavé ce matin.

 - Quand même, t'as été faire des trucs, la vie a fait que ce n'est pas super hygiénique.

 - Si, je ne vois pas la différence. Le naturisme serait, selon ses adeptes, la solution qui permettrait aux personnes atteintes d'un handicap physique, ou juste dépourvues de formes harmonieuses, de ne pas subir les moqueries qui ont lieu dès lors qu'elles seraient en maillot de bain, ou légèrement vêtues, dans un espace textile. Cette philosophie mettrait les uns et les autres au même niveau... On rigole là ? Je m'imagine dans un camp de naturiste face à deux types, l'un trapus style Colombo, et l'autre style James Denton ( alias Mike dElfino), euh... Dans les yeux Nérina, dans les yeux...

Peut-on encore désirer une personne si elle est constamment nue et dans un contexte ne le nécessitant pas et que vous n'êtes pas en cécité. Il est impossible de déterminer qui est exhibitionniste et qui ne l'est pas dans un endroit où tout le monde est nu ! Le désir imagine la nudité de la peau sous le vêtement, qu'il soit léger ou plus couvrant. Se laisser dévêtir est un signe de confiance, une envie d'être nu dans les bras l'un de l'autre, d'être en contact avec tout son corps. N'est-ce pas une des choses qui nous différencie de l'animal dont l'homme se fait un devoir de se distinguer?